Gremlins
- Titre original : Gremlins
- Réalisé par : Joe Dante
- Musique de : -
- Date de sortie ciné : 1983
- Date de sortie vidéo :
- Classification : Tous publics
- Genre : Comédie. Fantastique. Horreur.
- Origine : Etats-Unis
- Durée : 106 minutes
- Produit par : Steven Spielberg. Frank Marshall. Kathleen Kennedy. Michael Finnell.
- Scénariste(s) : Chris Columbus
- Distributeur(s) :
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Informations techniques sur Gremlins
- Distribution
- Résumé
- Photos
- Bandes-annonces
Critiques de Gremlins
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9.0
Un film à deux visages par auteur inconnu
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Billy Peltzer, jeune employé de banque d?une petite ville américaine, reçoit un mogwaï nommé Gizmo à Noël. Trois règles régissent la vie en compagnie de ce sympathique et étrange mammifère si on veut éviter les ennuis : pas de lumière vive, ne pas le mouiller, ne pas le nourrir après minuit. C?est pourtant ce qui arrive et Gizmo donne naissance à d?horribles créatures déjantées d?apparence reptilienne (les gremlins donc). La ville s?en retrouve sens dessus dessous.
Gremlins accomplit l?innommable : ériger, pour la première fois, le chaos et l?anarchie en divertissement populaire comique. En effet, à la différence des films à créatures habituels (fourmis géantes, martiens, zombies et tout le tralala), les gremlins ont une personnalité qui les différencie les uns des autres. Finis les envahisseurs dépourvus de conscience, d?émotions, tous indiscernables les uns des autres, fondus dans une masse dangereuse et inhumaine (représentation inconsciente du péril communiste dans l?Amérique de la Guerre Froide) ; les gremlins rient, chantent, et dansent. Chaque action effectuée par un gremlin est le fruit d?une initiative personnelle. C?est ce qui rend leur oeuvre de destruction beaucoup plus subversive car réfléchie.
On assiste ainsi à une série d?actes de sabotage dans la bonne humeur. Le film est rempli de trouvailles, d?inventions loufoques, de suspense bien dosé qui rendent tous ces actes de malveillance des plus agréables à regarder. Les forces de l?ordre sont malmenées sans qu?on ne trouve rien à y redire. Un couple de beaufs se fait écraser par un chasse-neige et c?est drôle. L?assassinat d?une vieille pingre sans c?ur se passe carrément dans le fou rire le plus complet. Dans ces conditions, le film de Joe Dante peut-être entièrement vu sous l?angle de la critique de la société contemporaine ainsi que le montre l?épilogue moralisateur du vieux chinois.
Mais cette critique est, hélas, accompagnée d?un message en filigrane équivoque qui a dû trouver un écho largement favorable sous l?ère Reagan, message qui est à peu près celui-ci : « le système est bon, ce sont les individus, essentiellement les parents, qui sont responsables de ce qui arrive ».
Les gremlins ne seraient alors rien d?autre que des enfants : ils aiment les bonbons, Blanche-Neige, s?amusent à singer le monde des adultes et ne pensent qu?à rire. De plus, ils deviennent incontrôlables si on ne les surveille pas de manière scrupuleuse. D?ailleurs, les gremlins ne passent à l?attaque que peu de temps après le départ du père de Billy pour un Salon des inventeurs. Lorsque ce dernier ressurgit, le calme est revenu. Il s?agit donc bien de dénoncer les lacunes des parents comme source de tous les maux et d?affirmer que ce n?est qu?en se replongeant dans ses valeurs profondes (choeurs de Noël, un disque de Johnny Mathis, La vie est belle de Frank Capra) que l?Amérique saura affronter ses propres enfants.
Tout ceci n?a rien d?anormal. Le producteur est Steven Spielberg et le scénariste Chris Columbus , deux chantres talentueux des vertus du noyau familial.
On pourra donc préférer à ce film, pourtant déjà très bon, un film similaire mais au contenu idéologique moins politiquement correct : Mars Attacks! de Tim Burton. Dans ce film, l?irrévérence est poussée aussi loin que possible, les petits hommes verts n?épargnant personne (et toujours dans la bonne humeur): colombe de la paix, président des Etats-Unis, conseiller de la Maison Blanche, promoteur immobilier véreux, journalistes, militaires patriotes, etc?
Dans Gremlins, la fin du film marque le retour de l?ordre établi comme si le désordre n?avait été qu?une parenthèse malheureuse. Dans Mars Attacks!, le « happy end » n?est pas aussi conservateur : la menace disparaît en même temps que l?ancien système et un nouveau monde reste à construire.
On pourra également prolonger cet état d?esprit chahuteur en se reportant à l?excellent Gremlins 2, tout aussi drôle mais nettement plus virulent à l?égard de la société de consommation que le premier opus.
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