Si vous ne connaissez pas Avatar c'est que vous vivez au fin fond du trou du cul du monde. Depuis quelques mois, on ne parle plus que de ce film événement où il faut réserver sa place plusieurs heures à l'avance si vous voulez le voir... Le réalisateur fait partie du cercle très fermé dont les films à succès sont attendus par des hordes de fans déchainés. Si je vous dis The Terminator en 1984, Rambo 2 en 1985, Aliens en 1986, Abyss en 1989, Terminator 2 en 1991, True Lies en 1994, Titanic en 1997 et donc Avatar en 2009... vous voyez de qui je parle ?
Avatar est LE phénomène cinématographique de l'année 2009. Qu'il déclenche les foules, qu'il provoque des phénomènes de multidiffusion, qu'il provoque des regroupements de fans, qu'il soit vu et revu par les mêmes fans ou qu'Avatar soit en train de pulvériser tous les records ; il est sur toutes les lèvres. Que l'on aime que l'on n'aime pas, Avatar est un sujet d'actualité tant dans le monde du cinéma, que dans le monde de la 3D, que dans le monde des produits dérivés. Merci Mr James Cameron !
Au casting, on retrouve une pléiade d'acteurs connus et reconnus. Sam Worthington de "Terminator 4" et "Le Choc des Titans", Zoe Saldana de "Star Trek", Sigourney Weaver d'"Aliens", "Sos Fantômes" (...), Stephen Lang de "Public Enemies", Michelle Rodriguez de "Lost", Giovanni Ribisi de "Capitaine Sky et le monde de demain", CCH Pounder de "The Shield" et j'en oublie.
J'ai presque envie de dire qu'Avatar ne se raconte pas, il se vit. On ne peut qu'être éblouie par la qualité des effets spéciaux, la beauté des décors, la richesse des couleurs, la découverte de la faune locale et bien sûr par les habitants étranges de la planète Pandora. Cameron a révolutionné le monde du cinéma et de la 3D, en offrant, un film qui écrase tout sur ton chemin. Il pulvérise les records les uns après les autres et on peut alors ressortir la réplique culte de "Titanic" : "Je suis le roi du monde".
Son film entre dans l'Histoire et pourtant l'histoire de son film n'a, si j'ose dire, aucun intérêt. Son synopsis est archi connu et ses personnages n'ont aucune envergure. Des films comme "Pocahontas", "Le Nouveau Monde" ou "Danse avec les loups", pour ne citer qu'eux, ont déjà exploité ce que Cameron nous évoque là et donc il n'y a pas de surprise sur ce point. Les personnages sont pour la plupart stéréotypés et leur parcours est linéaire.
Personnellement, je peux comprendre l'engouement des fans pour le film mais j'avoue ne pas comprendre l'excitation des fans qui l'ont déjà vu 5 fois, 6 fois ou plus. Chacun son avis, chacun ses goûts mais quand je lis certaines réflexions, réactions ou avis, j'ai le sentiment que certains/certaines sont envoutés par les hommes en bleus... De là, à dire, que c'est le plus grand film de tous les temps et que le film va gagner tous les Oscars... Mince, on ne peut pas donner un Oscar à Zoe Saldana pour sa prestation... Y a des dizaines d'actrices qui ont eu un vrai rôle physique ou dramatique cette année et qui ont plus de classe, de talent ou un rôle plus d'envergure. Je ne renie pas le travail de Saldana mais entendre dire qu'elle doit avoir un oscar pour sa prestation, ça me semble très légèrement exagéré. J'ai le sentiment que Gabourey Sidibe ("Precious" pour ne citer qu'elle) a un rôle plus difficile dans une histoire terrible et dramatique que Saldana pour ne citer qu'elle, là aussi.
Bref, Avatar m'a, pour ma part, bluffé sur la qualité des effets spéciaux et la beauté des décors. Le décollage pour la planète Pandora est agréable et c'est plus l'aspect graphique qui m'a attiré. Les 180 minutes ne m'ont pas semblé longue mais je pense qu'il m'en n'aura pas fallu plus pour faire le tour de ce qui semble être le premier opus.
Par ailleurs, et une fois n'est pas coutume, je reconnais l'intérêt de la 3D pour un tel film. Le sentiment de profondeur qui apparaît sur les décors offre un aspect nouveau et très agréable. J'ai clairement dans l'idée que Cameron a lancé un nouveau genre. Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'il fait de la 3D avec son "Fantôme du Titanic" présenté à Deauville, il y a plusieurs années ainsi que son attraction aux Studios Universal d'Orlando.
Malgré tout, Avatar reste un bon divertissement sans pour autant être LE meilleur film de l'histoire du cinéma.
Quand j'ai vu Avatar, je partais déjà avec un apriori : la dernière fois qu'un film de Cameron avait fait un tintamarre pareil, c'était le Titanic, et personnellement j'avais trouvé le film extrêmement mauvais, long, chiant, pénible, et plus de 10 ans plus tard, je ne comprend toujours pas l'engouement qu'il y a eu pour ce film, dont on connaissait déjà tous la fin : tout le monde savait que le bateau finirait au fond de l'eau.
Avatar, je ne l'ai pas regardé en 3D, ni même sur un grand écran. Verdict : c'est un film sympa ! Ça bouge bien, on ne s'ennuie pas, le scénario comporte une touche d'originalité écolo des plus intéressantes. Et puis surtout, visuellement parlant, c'est juste beau, léché, soigné, extrêmement bien travaillé. Depuis mon iPad, je me suis régalé, alors j'imagine la claque que ça doit être sur grand écran en 3D.
Malheureusement, là s'arrêtent les points positifs. Car si sur la forme, Avatar est une réussite, sur le fond, le film de Cameron n'est qu'un ramassis de raccourcis, de clichés, de ficelles faciles, rares sont les surprises, les éléments s'enchainent avec la prévisibilité d'un épisode de Derrick ...
Retrouve tour à tour le gentil paralytique dépressif qui se voit offrir une seconde chance, le militaire colonisateur un tantinet dictatorial sans cœur et sans reproches, le consortium d’industriels pas beaux qui ne pensent qu’à l’argent, la gente féminine qui commence par haïr notre héros avant de succomber à ses charmes, la quête impossible et improbable que notre héros réussit les doigts dans le nez, les renforts sortis de nulle part pour la bataille finale, des personnages secondaires qui meurent, mais pas les principaux...
Bref, cet empilage est tellement grotesque qu'on en viendrai à traiter Avatar de navet de l'année s'il n'y avait pas l'originalité du film et l'ambiance visuelle particulière si réussit.
Car si l'ambiance visuelle est chouette et originale, l'ambiance sonore est par contre d'une pauvreté sans bornes. James Horner est un escroc. Cela fait bientôt 30 ans qu'il participe à l'élaboration de bandes originales de films à succès (Willow, Zorro, Titanic, Avatar, Troy ...) tout en servant à chaque fois la même soupe qui à force d'être ressassée est tout simplement imbuvable.
Première piste, les roulements de tambours sont les mêmes que dans Troy et à la fin de Zorro. Il pousse même le vice avec un petit passage inutile de 3-4 notes hyper caractéristiques que l'on retrouve et dans Zorro, dans Troy ... Et dans Willow !
Seule, la BO de James Horner reste quand même hyper potable. Mais pour le cinéphile un tant soi peu érudit en bandes originales, ce produit reste du recyclage ... Dommage !
Cela dit, ça reste dans la mouvance écolo du film, tout ce recyclage.
Piste 8, montée de l’"intensité dramatique" avec une sorte de chorale suivi de tambour et de trompette ... Exactement pareil que sur la dernière partie de Troy ... Par la suite, pas mal de petit rythmes secondaires sont repiqués depuis Zorro ... On entendra aussi une sonorité piqué à Titanic, avec une petite cloche (elle doit être aussi dans Zorro celle là ...). Et toujours son tadadadan caractéristique limite énervant. On dirait le vieux gus qui a perdu un pari, et qui doit coller le même air dans chacune de ses BO …
Il est vrai que tous les compositeurs ont un jour ou l'autre fait de la récup dans leur discographie pour meubler certaines compos. Hans Zimmer à ses débuts par exemple a pondu un Pacificateur extrêmement proche de son US Alabama. John Williams ou Danny Elfman ont aussi usé de ce procédé. Dans sa période « jazzy » Williams a resservit pas mal de fois la même chose sur plusieurs films. Mais là où chez ces compositeurs, ce procédé est ponctuel, chez Horner, c'est une récurrence ! Il ne sait apparemment pas composer autre chose qu’un vieux mauvais remix de l’ancien mauvais remix précédent…
Et ça plombe quand même un peu plus le film Avatar, qui au final, est un bon film, avec des choses intéressantes, mais qui se trouve être à des années lumières du chef d'œuvre révolutionnaire que l'on nous a bassiné à sa sortie...
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