Un western avec des extra-terrestres. Voilà le type de mélange des genres qui ne peut que plaire à mon cœur. C’est savourant à l’avance ce melting-pot alléchant, qui plus est relevé de la présence du réalisateur d’Iron Man, d’un monstre sacré du cinéma en la personne d’Harrison Ford, et de la fort fort jolie Olivia Wilde (la toubib bisexuelle « Numéro 13 » dans la série Docteur House), que je me suis rendu dans ma salle obscure préférée. Et c’est un poil déçu que je suis ressorti de la salle…
L’histoire de Cowboys et envahisseurs est relativement simple : un homme complètement amnésique (Daniel Craig) se retrouve au milieu du désert avec un étrange bracelet au poignet et une blessure au flanc. S’il ne se souvient plus de son nom, ni de son passé, il n’a par contre pas oublié comment se battre. Ca tombe bien, une fois arrivé en ville, il va se retrouvé face à une population hostile à son égard, dont le terrible Colonel Dolarhyde (Harrison Ford). Seule une demoiselle (Olivia Wilde) semble intéressée par notre amnésique bourru. Mais tout ce petit monde va devoir faire face à une menace bien plus grande encore, une menace venue d’ailleurs…
Comme balancé en introduction, je trouve l’idée de base extrêmement sympa. Le western est un genre de cinéma qui a ses codes, ses repères, et une histoire prestigieuse (Sergio Leone, Ennio Morricone, Clint Eastwood …). Le thème de l’invasion de la Terre par les Aliens est aussi une récurrence du cinéma, qui a vu la chose traitée de bien des manières. Ces deux thèmes forts s’entrechoquant dans un seul et même film, cela semblait très original et intéressant. En plus, ils ont poussé le vice à nous coller un casting, un réalisateur, et même une production (Spielberg), tout cela relevant d’un ensemble cohérent et extrêmement solide.
Et pourtant, je suis déçu. Déçu parce que j’en attendais probablement trop. Déçu parce que le scénario et la mise en scène se sont bornés à coller un maximum aux « codes » du western classique (cela dit, c’est un western, donc on peut les comprendre), alors que le but du film était justement de tout faire voler en éclat. Je ne comprends pas la logique tordue qui pousse à vouloir respecter la bienséance des garçons de vache, tout en faisant voler en rase-motte des vaisseaux Aliens colonisateurs. Alors on a eu droit tour à tour au cowboy solitaire adepte du flingue et de la baston, au vieux chef de bande sur le retour qui nous balance ses souvenirs de guerre à tour de bras, au barman dépassé qui tente de sauver son saloon, au vieux shérif à la traine, à la belle en jupons qui va au baston, au chien errant, au jeune louveteau qui apprend à être un homme, à la bande de brigands dégénérés, aux Indiens adeptes du chamanisme, et évidement, dans le grand final, notre cowboy solitaire qui s’en va dans le soleil couchant sans peur et sans reproche…
Bref, un amoncellement de « clichés » et de stéréotypes propre au western. Il ne manquait que le duel final, avec le cowboy solitaire, le vieux sur le retour et un alien, avec les trompettes façon Ennio Morricone en arrière-plan. Et c’est fort dommage. Certes, cela ne plombe pas le spectacle, qui est bien foutu et qui envoie du gros par moment. Mais à vouloir trop « assurer », le film tombe un peu comme un flamby, et la partie western ressort en somme toute assez moyenne. Et c’est un comble quand on sait que le bioptic de départ était si original, que de critiquer le film pour un certain manque… d’originalité !
Et ce n’est pas la musique qui va relever la note. La partition d’Harry Gregson-Williams (la série Shrek, Wolverine, Spy Game, Kingdom of Heaven) elle aussi prend le parti prix d’assurer le coup, sans fioritures qui dépasse. Et pourtant, on sait que quand il tombe dans un peu d’originalité (Spy Game / Kingdom of Heaven), ce compositeur est capable de bien belles choses. Mais apparemment, le mot d’ordre était d’assurer le coup. Alors on ressort des clichés musicaux déjà entendus partout, et on pond une BO qui accompagne le film moyennement, mis à part quelques fulgurances.
Cowboys et envahisseurs partait d’un très bon sentiment, mais la mise en œuvre a dérapé de façon assez incompréhensible. Les ingrédients étaient pourtant là, mais au lieu de nous sortir un plat coloré et original comme on pouvait le présagé, on a eu droit qu’à de la purée prémâchée truffée de stéréotypes. Dommage, mais j’en attendais peut être beaucoup trop
Mettre en relation dans le même film, des Cowboys et des Extraterrestres, ce n’est pas courant et ça attire donc ma curiosité. Au casting, Daniel Craig quitte son costume d’agent secret de sa majesté pour revêtir un costume de cowboy auréolé d’une arme maléfique. Il est rejoint par Harrison Ford, Sam Rockwell, Paul Dano, Olivia Wilde et Clancy Brown.
Réalisé par Jon Favreau, à qui nous devons Iron Man, on était en droit d’espérer un film de qualité, passionnant et explosif… Certes les deux derniers points sont présents mais le premier n’a pas été au rendez-vous. Certes, les deux protagonistes principaux nous font rentrer avec plaisir dans le Western et soyons franc, rien que pour eux, on va voir le film. Certes, le physique et les yeux d’Olivia Wilde offrent un intérêt qui n’est pas des moindres. Certes, l’ambiance est au rendez-vous…
Mais le mélange des genres ne m’a absolument pas convaincu. J’y ai trouvé des lenteurs et au final un intérêt moindre. Comme évoqué au préalable, je reste satisfait tant du casting que de l’ambiance mais je m’y suis clairement embêté. Je finis par me demander si ma curiosité n’a pas été euthanasiée par un style trop lourd…
Bref, pour moi un film de plus dans une liste, qui ne me marquera pas, pas plus que ça.
Cowboys et Aliens annonçait un défi de taille : coment faire cohabiter à l'écran des aventuriers du far west et des ennemis venus d'une autre galaxie. La réponse apportée par Jon Favreau semble inapropriée et floue. Le challenge était risqué, le cinéaste ne s'est épargné aucun piège tombant tour à tour dans la réplique facile, le décalage raté et les lieux communs que même un aveugle aurait trouvé à tatons.
Le fim n'est pas mauvais, il est juste ambivalent. Servi par un casting plutôt aguichant, des effets numériques hallucinants sur lesquels on sent qu'ILM s'est lachée et des prothèses et costumes hors du commun - Legacy Effects a encore une fois étonné avec ces monstres venus de l'espace plus effrayants que nature -, le film manque de rythme, et fait moins la part belle aux effets visuels et sonores qu'à un scénario qui aurait mieux fait de se cacher.
La musique est extraordinaire, nous plonge dans une ambiance que certains aspects de la narration viennent réduire en cendres. Des cowboys voient des objets volants ? Aucun n'est étonné. Les indiens et les cowboys s'entretuent et doivent se serrer les coudes pour afrronter la menace extra-terrestre ? Finalement, ils font ami-ami en un simple claquement de doigt. Aucun écueil n'est évité, et si beaucoup de points sont graphiquement stupéfiants, la bétise de certaines situations narratives l'est tout autant.
Du bon, donc, mais beaucoup de moins bon.
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