TCM Cinéma - Collection Marlon Brando à partir du 4 Avril

Nicolas Leprêtre
Mardi 5 mars 2024 - 09:30
marlon brando

COLLECTION MARLON BRANDO CHAQUE JEUDI DÈS 20.50 A PARTIR DU 4 AVRIL sur TCM CINEMA

DISPONIBLE A LA DEMANDE DU 5 AVRIL AU 3 MAI 

De combien d’acteurs peut-on dire qu’ils ont redéfini leur métier ? Très peu en effet. Mais Marlon Brando est de ceux-là. Pourtant, tout aurait dû l’éloigner du monde du spectacle : né de parents tout autant comédiens qu’alcooliques, il s’est juré de fuir ce modèle. Et c’est un peu par hasard qu’il se retrouve à suivre l’enseignement de Stella Adler basé sur les recherches de Constantin Stanislavski. Une approche basée sur l’incarnation plus que l’interprétation. Et selon sa professeure, Marlon Brando n’a rien eu à apprendre. Son instinct le poussait vers cette nouvelle forme de jeu, plus physique, plus naturelle, cette diction plus brute, parfois marmonnée – Frank Sinatra le surnommera « Mr. Mumble ».  

La seconde rencontre essentielle de sa carrière fut celle d’Elia Kazan, qui lui confiera le rôle de Stanley Kowalski dans l’adaptation d’Un tramway nommé Désir (1951). Et Brando explose à l’écran, tout en sauvagerie animale et émotion à fleur de peau. Son « Stella ! » hurlé résonne encore aux oreilles des cinéphiles. Trois ans plus tard, Kazan lui offrira l’occasion de renouveler cet exploit dans Sur les quais (1954), où son monologue dans le taxi fera pleurer les techniciens et traumatisera ses confrères acteurs, de Robert De Niro à Al Pacino en passant par Paul Newman et Jack Nicholson. Et lui vaudra son premier Oscar. A partir de ce moment, Marlon Brando est le mètre étalon de l’Acteur. Ces deux rôles auraient pu suffire à constituer sa légende, mais il ajoute entre les deux une pierre capitale à l’édifice avec L’Équipée sauvage (László Benedek, 1953) dans lequel il troque le marcel blanc pour le perfecto de cuir noir du chef d’un gang de motards terrorisant une petite ville. Désormais, Marlon Brando est une pure icône américaine à l’égal d’un James Dean.   

Un marcel, un perfecto… mais aussi une veste en peau de serpent, quelques années avant Nicolas Cage : Brando retrouve Tennessee Williams pour L’Homme à la peau de serpent (Sidney Lumet, 1960) dans lequel il peaufine son personnage d’animal solitaire dont la seule présence suffit à semer le désordre. À force de jouer les rebelles, il fallait bien que Brando finisse par passer de l’autre côté de la loi, et c’est ce qu’il fera dans La Poursuite impitoyable (Arthur Penn, 1966) dans lequel il trouve l’un de ses plus grands rôles, celui d’un shérif faisant face à l’injustice et au racisme. Car Marlon Brando est aussi un homme engagé : on le voit marcher aux côtés de Martin Luther King en lutte pour les droits civiques, et il refusera son second Oscar pour Le Parrain en protestation contre le traitement réservé aux populations natives américaines. Peu à peu, Brando se désintéressera du cinéma, n’accordant plus guère d’importance aux rôles qu’il accepte, perturbant même parfois les tournages par son comportement imprévisible. Une exception : dans Une saison blanche et sèche (Euzhan Palcy, 1989), il campe un avocat dans l’Afrique du Sud des années 70. Et reversera son cachet à des associations luttant contre l’apartheid.  

100 ans après sa naissance, 20 ans après sa disparition, que reste-t-il de Marlon Brando ? Tout simplement une légende. Qu’on vous propose de revivre en 6 films en avril sur TCM Cinéma

JEUDI 4 AVRIL 
20.50 Un tramway nommé désir (1951) 

Réalisé par Elia Kazan 
 
JEUDI 11 AVRIL 
20.50 La Poursuite impitoyable (1966) 

Réalisé par Arthur Penn 

23.00 L’homme à la peau de serpent (1960) 

Réalisé par Sidney Lumet  

JEUDI 18 AVRIL 
20.50 L’Equipée sauvage (1953)  

Réalisé par László Benedek 

22.05 Une saison blanche et sèche (1989) (-12) 

Réalisé par Euzhan Palcy 

JEUDI 25 AVRIL 
20.50 Sur les quais (1954) 

Réalisé par Elia Kazan