TCM Cinéma - pépite du mois de mai : Joe Hill de Bo Widerberg

Nicolas Leprêtre
Jeudi 18 avril 2024 - 08:57
tcm cinema joe hill

LA PÉPITE DU MOIS DE MAI sur TCM CINEMA: JOE HILL (1971) DE BO WIDERBERG SAMEDI 18 MAI A 20.50

Disponible à la demande du 19 mai au 22 juin

La Statue de la Liberté se détache sur le ciel. Apparaît le titre Joe Hill en lettres rouge sang, comme une tâche sur l’histoire de l’Amérique et ses valeurs de justice et de liberté.

En 1971, le réalisateur Bo Widerberg est considéré comme le fer de lance d’une nouvelle vague suédoise influencée par François Truffaut et John Cassavetes, se démarquant du cinéma d’un Ingmar Bergman jugé « trop bourgeois » et préférant se tourner vers des sujets plus sociaux. Sa seule incursion dans le cinéma américain sera un biopic sur l’un de ses compatriotes : en 1902, Joel Emmanuel Hägglund quitte sa Suède natale en compagnie de son frère pour fuir la misère et les conditions de travail déplorables. Mais son rêve s’effrite dès ses premières semaines à New York en découvrant que la situation n’y est pas meilleure.

Il entame alors une traversée du pays vers l’ouest, jusqu’en Californie où il croise la route de l’Industrial Workers of the World, un syndicat d’extrême-gauche. Celui qui se fait désormais appeler Joe Hill parcourt le territoire des États-Unis, sautant de train en train, écrivant chansons et poèmes décrivant d’une plume acide la condition ouvrière.  Jusqu’au jour où il est accusé d’un double-meurtre en dépit de preuves très insuffisantes. Depuis, Joe Hill est devenu l’incarnation de l’ouvrier américain en lutte, aux côtés du Tom Joad des Raisins de la colère, chanté par Joan Baez, inspirant Bob Dylan, et donc Bo Widerberg qui lui consacre un film austère et sensible, récompensé par le Prix du jury à Cannes en 1971. Une pépite à découvrir en mai.