Rencontre avec Sarah Gadon et Luke Evans à l'occasion de la sortie de Dracula Untold

A l'occasion de la sortie de Dracula Untold, Sarah Gadon et Luke Evans étaient présents à Paris et nous avons eu l'opportunité de les rencontrer autour d'une table ronde. Une rencontre agréable et drôle avec des acteurs qui ne se prennent pas au sérieux.

 

Pour commencer Luke, comment vous vous êtes préparé pour le rôle, ne serait-ce que physiquement car c'est un film exigeant ?

Luke Evans : J'ai passé environ 8 à 9 semaines à m'entraîner, sept semaines avant le tournage du côté de Belfast. Chaque jour, j'allais bosser dans un centre avec les cascadeurs et le coordinateur des cascades. On passait une heure à apprendre et travailler les combats, puis on mangeait, ensuite gym avec mon coach etc… Et rebelote le lendemain, mémoire à zéro et on recommençait en en faisant de plus en plus. C'était comme un ballet quotidien…

Sarah Gadon : Moi, tout pareil, sept semaines, les combats tout ça… (éclats de rires)

Luke Evans : Ouais, c'est bizarre d'ailleurs, je n'ai pas vu tes combats dans les films, ils sont tous coupés.

Sarah Gadon : je sais ! C'est hyper frustrant. J'ai tellement travaillé ces combats… (fou rire général). Je crois que le problème, c'est que j'étais trop douée, en fait.

Luke Evans : Ca doit être ça, ils ont dû se dire "c'est qui cette kick ass ?"

Luke Evans : Non mais après, ça s'est déplacé pendant tout le tournage. J'avais ma loge pour me reposer, me changer etc.. et une autre loge pour la gym et tout.

Sarah Gadon : mais Luke a du coup développer ce talent incroyable pour faire des micro-siestes entre les prises. 5 minutes par-ci, 10 minutes par-là. On aurait dit une machine qu'on pouvait éteindre et allumer.

Luke Evans : Mais je n'avais pas le choix ! Je devais trouver un peu de temps pour ça alors… D'ailleurs, si vous ne posez vite une autre question, je vais m'endormir devant vous !

En fait, c'est la méthode japonaise.

Luke Evans : Ah bon ? Ils dorment comme ça ?

Oui, ils font des micro-siestes de quelques minutes la journée

Luke Evans : Mais c'est ça, je dois avoir des origines japonaises. Je suis peut-être japonais.

Vous avez lu des livres ou regardez des films sur Dracula avant le tournage ?

Luke Evans : Oui, enfin non. J'ai lu des trucs mais par exemple, je n'ai pas lu le Dracula de Bram Stoker parce qu'on raconte une tout autre histoire, en fait. Le récit de notre film se passe avant les évènements du livre de Stoker. Mes références étaient plus des livres sur Vlad Tepes, l'époque où il vivait, comment il était etc… C'était un temps très trouble de l'histoire de l'Europe de l'Est. Le pays où il vivait était minuscule sur une carte du monde. Il y avait la Roumanie, la Bulgarie et au milieu, cette petite contrée et historiquement, il a résisté à l'invasion ottomane. Bon, pas comme on le raconte en devenant un vampire bien sûr, mais le contexte historique repose sur des faits réels. Et je me suis documenté sur ça, sur sa vie, sur sa jeunesse où il avait été "offert" à Mehmet II (sultan Ottoman). Il en a ramené avec lui des techniques de torture etc. Il s'en est même servi comme punition dans son propre pays plus tard.

Sarah Gadon : J'ai regardé beaucoup de films. Gary Shore est un grand fan de Steven Spielberg. Je crois que ça se voit un peu par moments dans le film. Donc, j'ai regardé pas mal de choses de Spielberg, notamment pour étudier la relation entre le personnage masculin et le personnage féminin. Gary voulait vraiment développer ça dans Dracula Untold. C'était important pour lui. Et j'ai regardé aussi pas mal de films de samouraïs. Je pense qu'il y a un peu de ca dans le film, au niveau du script, ce même genre de sensibilité.

Une chose qui intéressante dans le film, c'est qu'il réécrit pas mal la vraie histoire de Vald Tepes. Le personnage est moins cruel que dans la réalité par exemple etc. Mais dans le même temps, beaucoup de choses sont basées sur de véritables faits historiques…

Luke Evans : J'avais été assez clair avec Gary sur le fait que je ne voulais pas qu'on ignore le fait que Vlad Tepes, à un moment donné de sa vie, était un guerrier dur et brutal, assoiffé de sang.  Il ne faut pas oublier son surnom de "l'empaleur". Mais il y a aussi beaucoup d'autres parties dans sa vie. Il a régné sur une longue période et pendant un temps, dans un royaume en paix, sans invasion. Son peuple a eu une période où il vivait en paix. Mais tout ça a été fait assez intelligemment d'un point de vue historique. On aurait pu fictionnaliser tout le film mais pourquoi faire ça quand on vous avez un personnage historique aussi passionnant, sur lequel on a beaucoup d'informations.  Ce que j'aime dans l'histoire de Vlad Tepes, c'est de voir le type de personnage qu'il a été, le personnage sinistre qu'il était… Il était souvent enfermé dans le donjon d'un monastère.  Et à un moment dans le film il doit faire revenir le monstre qu'il a été. Surtout après avoir perdu l'amour de sa vie…

Sarah Gadon, : Je pense que l'histoire a été un bon point de départ et d'appui pour créer cette histoire. On sait qu'il vient des ténèbres, On sait qu'il est capable de toute cette violence. Il a trouvé la lumière et la paix avec sa famille. Commencer le film à ce moment là tout en connaissant son passé donne un début de film très intéressant.

Luke Evans : C'est une histoire très humaine. Dans les émotions, dans les relations entre les personnages… Ce n'est pas juste un film de vampire. Le parcours d'un homme est vraiment au centre du récit.  Toutes les choses pas très catholiques que Vlad Tepes fait, c'est avant tout par amour pour sa femme, son enfant, son peuple. Ca conditionne tout ce qu'il va faire.

Sarah Gadon : Oui, il va devenir vraiment badass après…

Luke Evans : Très badass alors déconnez pas avec moi hein ! (rires)

En fait, c'est vraiment "The Untold Story" (l'histoire non-racontée). Ce que l'on ne sait pas forcément de l'histoire de Dracula / Vlad Tepes… Ce qui est bien, c'est que le film dévoile une partie de l'histoire de Dracula que la plupart des films avant n'ont jamais vraiment dévoilé…

Luke Evans : Exactement. Coppola a peut-être été le premier a évoqué l'histoire derrière Dracula. Mais ce n'était que quelques minutes au début, une minuscule partie du film. Et les gens aiment bien les prequels. Ils aiment bien connaître les origines d'une histoire dont ils connaissent le présent. Comment tout ça est arrivé, pourquoi est-il devenu comme ça, pourquoi s'est-il transformé en une créature comme ça, pourquoi est-il si mauvais, l'était-il depuis toujours etc… Le film répond un peu à tout cela.

Sarah, vous avez essentiellement joué dans des productions plus indépendantes auparavant (dans la plupart des films récents de Cronenberg, dans Enemy de Jacques Villeneuve…). Dracula Untold a dû être une expérience intéressante pour vous ?

Sarah Gadon. : Oui, c'est le premier gros film de studio auquel je prenais part. Ca a définitivement renforcer mon fantasme sur le rêve hollywoodien. Se balader sur les plateaux, c'est à couper le souffle, c'est incroyable. Ca faisait un moment que j'avais envie d'un film racontant une histoire romantique. C'est comme ça que Gary Shore m'a présenté le film la première fois où l'on s'est rencontré. En dehors du côté action et aventure épique, il y a une base de romance classique. Ca m'a intrigué. D'habitude, les romances sont un peu sirupeuses. Mais le personnage de Vlad est tellement sombre, violent… Et Luke est néanmoins capable de jouer aussi le côté romantique. J'ai su dès le essais qu'on allait créer quelque-chose de…

Luke Evans : Parce qu'on voulait que le public soit de notre côté, croit en notre relation et dans cette connexion que ces deux personnages, ont. Même quand elle découvre qu'il boit du sang par addiction, elle reste à ses côtés, elle le protège, elle l'assiste. Parce qu'elle comprend pourquoi il a fait ce qu'il a fait. Sans cette dimension, ça n'aurait été qu'un gros film d'action.

Sarah Gadon : Ce que j'aime, c'est le large spectre qu'offre le fait de tourner dans des films. Je me sens vraiment chanceuse de vivre toutes ces expériences, de pouvoir travailler avec différents réalisateurs, dans différents films, dans différents pays etc… En tout cas, j'ai beaucoup appris de ce tournage.

Luke Evans : Tous les deux, je crois.

J'ai lu une interview Sarah, où vous disiez que vous étiez un peu effrayé pendant le tournage ? (Elle UK)

Sarah Gadon : Oui. Je ne sais pas en fait. Je pense que des fois, on se trouve confronté à des challenges et… Il y a beaucoup d'effets spéciaux, on tournait dans beaucoup d'endroits différents, je devais courir dans une forêt au milieu de la nuit… Et il pleuvait, je traînais mon costume…  Il y avait beaucoup d'intensité pendant le tournage, c'était physique. Et physiquement et émotionnellement, j'étais crevé à la fin de la journée.

Luke Evans : Une fois, tu étais couverte de bleus… Je n'avais jamais vu ça.

Sarah Gadon : Je ressemblais un peu à une banane abîmée ! (fou rire). Et puis Luke était flippant en plus ! Il fait peur dans le film.

Luke, pour vous, c'est une nouvelle incursion dans le cinéma de genre. Vous aviez déjà fait l'excellent No One Lives de Ruyhei Kitamura. Vous aimez le cinéma d'horreur et fantastique en général ?

Luke Evans : A vrai dire… Pas du tout. Je n'aime pas ça. J'ai une imagination trop débordante pour sortir d'un film juste après. Donc, je n'arrive pas voir ce genre de film.

Sarah Gadon : je suis pareille !

Luke Evans : Pour moi, No One Lives était une expérience hyper fun.

Et flippante un peu quand même !

Luke Evans : Vous aviez trouvé ça flippant ?

Non, vous étiez flippant dedans !

Luke Evans : Pour moi, je l'avais vu comme une grosse comédie. C'est le truc le plus fun que j'ai dans ma vie. C'était hilarant, c'était de l'horreur pop corn. Du genre, "Bon, et si on me foutait encore un peu plus de sang dessus ? Allez, fous toi au milieu d'une pile de cadavres, tranche des gorges etc… Franchement, c'était une grosse blague réalisée par un célèbre réalisateur japonais et voilà, c'était juste marrant. Mais je suis ravi de avoir fait flipper, le job est accompli.

En tout cas, c'était fun à regarder.

Luke Evans : Exactement.

Quelle a été pour vous la meilleure scène à tourner sur Dracula Untold ?

Luke Evans : Difficile… Il doit y en avoir 4 ou 5, je pense. Les scènes avec Charles Dance, déjà. Il a été sur le tournage pendant 3-4 jours et c'était une superbe expérience. Il était vraiment terrifiant en plus avec sa grande stature, les sons qu'il faisait, sa façon de se tenir, ses dents etc… Etre face à lui et voir ce qu'il vous donne, c'est un vrai cadeau. Ca a été parmi mes meilleurs moments sur le tournage.

Sarah Gadon : J'ai beaucoup de scènes en tête… La première qui me vient est la scène d'ouverture. Ca a été l'une des plus funs à tourner. Il y avait les costumes, tout ce monde, le château de Dracula… C'est génial.

Luke Evans : Je crois qu'il a fallu presque deux mois pour construire le plateau pour cette scène. Le résultat était incroyable.

Ma critique :

Note : 7/10

Dracula Untold est le premier film de Gary Shore. Comme son titre il nous l'indique, ce film nous révèle les non-dits sur Dracula et en particulier sur Vlad Tepes avant qu'il ne devienne Dracula et pourquoi il l'est devenu.

La première chose que l'on remarquera est la qualité de la photographie et des scènes d'action. Les deux sont particulièrement réussis.

Les effets spéciaux autour du personnage de Dracula sont bien trouvés et donne de l'ampleur au scène d'action.

Un très beau travail a été fait au niveau des décors et des costumes. Du point de vue esthétique, c'est une belle réussite.

Ensuite, s'attaquer au personnage de Dracula, avec tous les films et séries autour de la légende était un pari à relever. Avoir choisi Luke Evans pour le rôle fut une très bonne idée. Des plus charismatique et charmant et avec son visage à la fois sexy et animal, il est le parfait acteur pour incarner Dracula et il l'interprète à merveille. Cela donne du sang neuf au personnage.

Sarah Gadon (Mirena) apporte la touche de féminité et de douceur. Elle est la conscience de Vlad Tepes, celle qui le comprend dans ses choix et qui fera tout pour lui…

A travers ce film et même si cela est légèrement romancé on découvre qui il était Vlad Tepes. Malgré un passé des plus sombre, il fait tout pour protéger sa femme, son fils et son peuple, même se sacrifier peur eux.

Le film reste avant tout un divertissement dans lequel on plonge facilement, le tout dans une ambiance musicale soignée par Ramin Djawadi (Iron Man, Pacific Rim,…).

Les spécialistes du mythe devraient être satisfait, les autres découvriront la légende d'une belle manière. Une beau divertissement remplit d'action et sans oublier un peu de sang… On demande une suite, la scène finale laisse d'ailleurs la porte ouverte…

 

Retrouver la critique de Nicolas Lepretre : Dracula Untold : Du sang neuf pour le mythe. Surprenant, mordant, divertissant

Nadège Deschamps

Ils jouent dans Dracula Untold Dracula Untold

Commentaires

Pseudo

Actualités à propos de Dracula Untold