[Critique] Legend: la double performance de Tom Hardy

Brian Helgeland nous plonge dans le Londres des années 60 et raconte l’histoire des  jumeaux Kray, gangsters redoutés de tous, régnant en maitres sur la capitale anglaise.

Si l’introduction des principaux protagonistes est bien amenée, l’évolution de ces derniers  est longue et fade. Nous voyons les Kray régner sur leur clubs, régler leurs comptes, conclure des affaires... Tout ce qu’il y a de plus normal (et plaisant tout de même) dans un film de gangsters. Ce qui change ici c’est la narration de l’histoire qui se trouve être du point de vue de la femme de Reggie Kray, Frances (Emily Browning). Sur certaines scènes cela peut sembler illogique étant donné qu’elle n’a pas assisté à certains des évènements présentés à l’écran. La présence de Frances amène un petit côté romantique et devient une des raisons à la chute des jumeaux. Rien de plus qu’un rôle de femme de gangster. On fera l’impasse sur la chasse à l’homme (aux hommes plutôt) menée par l’inspecteur Nipper(Christopher Eccleston) qui est reléguée au troisième plan, dommage.

Les quelques touches d’humour disséminées ici et là surprennent agréablement. Elles sont en général déclenchées par les répliques et mimiques de Ronnie Kray, le plus taré des frangins. En effet, la double performance de Tom Hardy sauve presque totalement la platitude du scénario. On oublie que l’on regarde le même acteur parfois tant les deux frères sont différents. On apprend à s’attacher à Reggie, puis à le détester au long du film. Ronnie quand à lui nous fait absolument froid dans le dos à l’aide d’un regard froid et d’un comportement totalement imprévisible. Les effets spéciaux visant à réunir les deux Tom dans un seul plan sont visibles mais l’impasse peut être facilement faite dessus. Si Frances est censée être un des piliers central de l’histoire, c’est bel et bien les frères Kray et donc Tom Hardy que l’on retient le plus en sortant de la séance.

L’univers du Londres des années 60 est superbement bien retranscris grâce à une majorité de décors réels et une bande son digne de cette époque. On reconnaitra la chanteuse Duffy dans le rôle de Timi Yuro que Reggie Kray avait fait chanter dans ses clubs.

Legend est à voir pour le jeu d’acteur toujours plus incroyable de Tom Hardy. On regrettera les quelques longueurs du film, une Emily Browning trop effacée et un Christopher Eccleston presque oublié.

Justine Barré

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