Critique de Nicolas Leprêtre : 2h24 d'adrenaline. Une immersion réaliste et percutante
Note : 8,5/10
Michael Bay capte la guerre comme jamais et nous plonge au cœur même d’une bataille serrée entre une troupe d’élite américaine et des assaillants dans l’enfer de Benghazi en Lybie.
Si on connaît le penchant du réalisateur pour les films d’action musclés, le grand spectacle, avec 13 Hours Bay nous offre un film prenant, palpitant et 2h24 d’adrénaline sans temps mort. Un film intense qui nous prend aux tripes et ne nous lâche pas du début à la fin. La tension est palpable et l’on ressent au même titre que ces soldats un mélange de peur, d’excitation et de ne pas savoir ce qui va se passer après.
Un Vrai film de guerre avec toutes ses aberrations, des scènes surréalistes mais pourtant ancrée dans le monde actuel, une vraie immersion aussi violente que tragique.
Côté technique Bay envoie du très lourd et même si une grande partie du film se déroule en pleine nuit l’image reste parfaite. Le réalisateur n’en oublie pas de nous gratifier des plans et des contre-plongées dont il a le secret.
Le score musical est très soigné là-aussi et ajoute une dramaturgie à l’ensemble. Mais alors côté action c’est un festival : explosions, tirs, shoots en pleine tête, un concentré explosif.
Le tout est tiré d’une histoire vraie mais Michael Bay ne s’est pas contenté du strict minimum et n’a pas choisi les facilités.
Un des touts meilleurs films du réalisateur et un souci d’authenticité accru. Une belle claque.
Critique de Gaëlle Le Mehauté : L'artillerie lourde
Note : 8/10
« 13 Hours » décrit la double attaque du 11 septembre 2012 à Benghazi en Lybie, visant à la fois une résidence diplomatique américaine et une cellule (plus ou moins) secrète de la C.I.A.
La sécurité des diplomates et des espions étant confiée à un groupe de 6 ex-soldats employés par une société de sécurité privée, ce sont ces hommes (et leur histoire) que le film dépeint.
Si l'on pouvait redouter que le dernier né de Michael Bay ne soit qu’une énième publicité à la gloire de l’Oncle Sam, au final le film contient bien plus que ce qui est perceptible au premier coup d’œil.
Du calme relatif de l’arrivée du héros en Libye (où le quotidien est rythmé par l’entraînement, les contacts avec la famille et les relations compliquées que les soldats entretiennent avec ceux qu’ils sont chargés de protéger, ceux-ci se montrant pour le moins récalcitrants) au chaos le plus total d’une guerre sans combattants en uniformes où il semble impossible de distinguer l’allié de l’ennemi, le spectateur accompagne le groupe de mercenaires pendant 2h24 et peut presque percevoir la fatigue, la peur et la confusion.
Mais au-delà de l’indiscutable réussite technique des scènes de batailles (mention spéciale aux magnifiques images signées Dion Beebe), le film retrace avant tout les efforts mis en œuvre par une équipe d’outsiders pour sauver un ambassadeur à la place de l’armée, ouvrant la voie à un des plus grands scandales de l’administration Obama.
Un thriller-d’action mené tambour battant par le maître ès explosions, qui en plus donne à réfléchir. Que demander de plus ?
Nicolas Lepretre