Nos avis sur les films

Nicolas Leprêtre
Vendredi 15 septembre 2023 - 09:00
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Dossier : Nos avis sur les films

Retrouvez nos avis sur les films de cette édition. 

The Childe

the childe

L'histoire :

Un boxeur coréen d’origine philippine, vivant de combats illégaux, se retrouve entraîné malgré lui dans une aventure infernale, entre quête de survie et d’identité, lorsqu’il est confronté à un assassin connu sous le nom de “Nobleman”.

Notre avis :

On adore le cinéma sud-coréen pour sa générosité, son sens inné de la mise en scène et du mélange des genres et cet Thriller/Drama en est un bel exemple venant en plus rajouter des petites pointes d’humour très à propos.

Il faut aussi souligner le traitement des personnages tous un peu plus fous les uns que les autres autour de cette famille mafieuse et en particularité le personnage de tueur professionnel interprété par Kim Seon Ho qui a lui seul porterait presque le film : Un ami qui vous veut du bien ! Ce personnage cristallise toutes les attentions entre faux calme, flegme, professionnalisme à tout va, humour et exécutions. On adore ce personnage pourtant pas très net.

The Childe est un film bien dosé, surprenant et porté par un casting de qualité. A ne pas manquer !

Mad Fate

mad fate

L'histoire :

Alors qu’un tueur rôde, un diseur de bonne aventure pataud croise la route d’un jeune homme fasciné par le meurtre, dont il aimerait changer le destin avant qu’il ne passe à l’acte.

Notre avis :

Le nouveau film du réalisateur de Limbo est plus conventionnel quoique et assez déroutant. D'un thriller il nous entraine peu à peu dans la folie à travers la rencontre de deux âmes perturbées et totalement habitées pour nous laisser un peu sur le carreau.

Si l'on recconaît l'esthetique du film et certaines bonnes idées cette folie passagère nous a perdu.

Pandemonium

pandemonium

L'histoire :

Après un accident, deux hommes errent sur la route. Ils doivent se rendre à l’évidence, ils sont bel et bien morts.

Notre avis :

Voici une surprenante et bonne proposition de genre française avec une métaphore sur l'être humain, ses actes et conséquences et un enfer qui montre bien ce qu'il est. Un film percutant, très beau, bien réalisé malgré des moyens limités et une BO et un étalonnage sonore impeccables.

Qu'y a t'il après la mort, sera t-on jugé ? Pandemonium propose sa version, une version très noire, gore par moments, torturée clairement avec ces âmes damnées.

Un film qui ne laisse clairement pas indifférent et qui donne à réfléchir.

Carnifex

carnifex

L'histoire :

Une documentariste vient filmer dans leur activité quotidienne deux biologistes, chargés d’étudier la vie des marsupiaux, dans un immense parc naturel ayant subi un important feu de forêt. Mais au fur et à mesure de leur périple, ils prennent conscience que le dérèglement écologique a permis à une espèce carnivore immémoriale de trouver refuge dans la forêt et d’y protéger coûte que coûte son territoire.

Notre avis :

Quoi de plus normal qu’un film australien pour parler d’une Créature étrange et monstrueuse .

Il faut compter sur l’Australie pour nous offrir un cinéma de genre et d’horreur radical, franc, esthétique et quand cela touche au monde des animaux , tous plus gros les uns que les autres dans ce pays / continent forcément on est très curieux de voir le résultat à l’écran.

Si le film est avare en hémoglobine et scènes choc il fonctionne très bien, suggère beaucoup et réserve quelques surprises.

Alors oui on ne verra pas beaucoup la bête mais qu’importe le suspense est bien là, la tension, la montée en puissance , la pénombre.

terrifiant et radical. Un huis clos qui va malmener vos sens .

You ll never find me

you ll never find me

L'histoire :

En pleine nuit, alors que la tempête fait rage, une jeune femme dans le besoin vient frapper à la porte du mobile home de Patrick, méfiant et solitaire. Il la laisse entrer. Intrigués et soupçonneux, tandis qu’ils apprennent à se connaître, ils se sentent menacés. Mais que doivent-ils vraiment craindre ?

Notre avis :

Exercice de style pour certains, incarnation de la terreur pour d’autres ce You ll never Find Me ne laisse clairement pas indifférent dans sa façon de traiter cette rencontre entre un homme mystérieux dans son mobile-home en pleine tempête et une jeune fille totalement trempée qui y trouve refuge.

Et tout le film repose sur les non-dits, le suspense, la terreur qui s’installe et un traitement visuel et sonore incroyable. Il y a ces petites notes fantastiques, ces visions, ces apparitions et cette tension permanente jusqu’à la folie.

Un joli film choc.

Comme un Lundi

comme un lundi

L'histoire :

Des collègues d'une agence de publicité découvrent qu’ils sont piégés dans une boucle temporelle, condamnés à revivre chaque jour la même journée de travail...

Notre avis :

La boucle temporelle revisitée à la sauce japonaise avec humour , grosse critique du monde du travail nippon, un peu de drama et d’émotion

Voilà à quoi vous attendre avec Comme un Lundi qui n’est pas sans rappeler un jour sans fin mais là c’est carrément une semaine entière qui recommence et dans le pire lieu : le travail.

Avec humour et grosse critique un film qui sous ses apparences loufoques est bien plus fin qu’il n’en a l’air.

American Carnage

american carnage

L'histoire :

En pleine campagne électorale, le Gouverneur Harper Finn lance une vague d’arrestations d’immigrants en situation irrégulière. Les jeunes ont le choix entre être expulsés ou participer à un programme bien particulier dans une maison de retraite. Mais les regards hallucinés des inquiétants pensionnaires cachent bien des secrets.

Notre avis :

Jenna Ortega aime le cinéma de genre et le prouve une fois de plus avec cette sympathique comédie horrifique dans une maison de retraite étrange et mortelle.

American Carnage ne réinvente rien et s’inscrit dans ces films très critiques de la société américaine et de ses dérives le côté gore, torture en plus.

Un petit film qui monte en puissance et dans le délire sanguinolent.

Moon Garden

moon garden

L'histoire :

Emma a cinq ans. Elle aime quand sa mère lui chante Without You. Elle n’aime pas quand son père s’énerve. Lorsqu’un accident la plonge dans le coma, la petite fille va devoir affronter un univers fantasmagorique inquiétant pour retrouver son monde.

Notre avis :

Prenez place dans ce film fantastique pour un voyage onirique dans un monde entre la vie et la mort.
Une petite fille fait une chute très grave dans les escaliers et se trouve projetée dans un univers fantastique où règne un monstre qui se nourrit des larmes. S’en démarre alors toute une procession dans ce monde visuellement très réussi et fantasmagorique peuplé d’êtres étranges, d’un croque-mitaine mais aussi de bonnes âmes. 

Le film use de la pellicule offrant ainsi une image bien propice à ce conte. Il y a tout un univers créé pour l’occasion, de beaux décors et techniques de prises de vue et de mise en scène.

Un conte fantastique qui mélange la terreur , les souvenirs , l’inconscient. Mais au final cela reste très convenu et on voit venir l’histoire très rapidement. Non ce n’est quand même pas niais mais du coup pas assez original. 

Une petite balade dans l’imaginaire accessible et bienveillante. 

On The Line

on the line

L'histoire :

Victime avec ses collègues d’un hameçonnage téléphonique qui lui a fait tout perdre, Seo-Joon, chef de chantier, ex-policier, entreprend seul de remonter la filière jusqu’en Chine et d’infiltrer l’organisation pour la faire tomber...

Notre avis :

La Corée est plus que jamais en avance en terme de technologie et toute la vie des habitants est contenue dans les smartphones et avec se développent un bon nombre d’arnaques plus ou moins ficelées comme le point de départ de ce cyber thriller haletant.
On suit alors un ex-policier victime de phishing qui va se lancer dans une enquête jusqu’à infiltrer lui-même le réseau qui lui a soutiré son argent. 

Assez flippant dans un sens un film qui nous tient du début à la fin et qui provoque un sentiment de révolte chez son spectateur. 

Surtout ne Coupez pas ! 

Club Zero

Club Zero

L'histoire :

Dans un lycée privé, la bienveillante Miss Novak initie d’innovants cours de nutrition qui bousculent les habitudes alimentaires. Parents, professeurs et adolescents sont ravis. Subjugués, certains élèves vont intégrer le mystérieux Club Zéro.

Notre avis :

Club Zero possède tous les ingrédients d’un film intriguant de son affiche qui annonce la couleur à ses thématiques et son traitement.

La manipulation mentale un vaste sujet au cœur de toutes les sectes dans le Monde et si le film nous entraîne dans cette spirale pas question d’en faire un film violent, malsain et malaisant mais plus une grosse critique de la société de consommation, de la parentalité et d’une société tout aussi horrible que cette jeune femme.

L’aspect graphique et la mise en scène : un film très géometrique et pensé dans chacun de ses plans. On retrouve une architecture sobre, dépourvue de toute humanité et folie avec des blocs, des lignes très marquées, très froides de l’école aux domiciles en grande partie aisés des familles. De quoi créer une certaine atmosphère et nous perdre volontairement dans l’espace. C’est aussi une manière de mettre en exergue le vide, le rien manger.

La caméra de Jessica Hausner se pose dans des plans larges et reste le témoin des événements qui se déroulent. Il y a une recherche permanente.

Le fond : Si le film n’a pas vocation à choquer il n’en reste pas moins terrifiant dans la manière qu’une seule personne peut retourner les esprits dans un calme relatif en ne forçant jamais de façon directe mais en imposant son point de vu, son ressenti sur le Monde et la vie et en entrainant toute une flopée d’élèves. Jessica dépeint aussi les relations humaines parentales avec des familles névrosées et qui se cachent derrière leurs réussites. Et que dire de cette école de l’excellence qui pourrait elle-même être considéré comme élitiste et sectaire : la scène de la chorale en est un bel exemple.

Club Zero est un film plus complexe que la seule dérive sectaire et se paye même quelques moments d’humour noir. Un film qui certes n’est pas palpitant dans son rythme mais qui aborde un sujet difficile et multiple et sidère souvent.

Don't buy the seller 

don't buy the seller

L'histoire :

Soo-hyun achète sur internet une machine à laver d’occasion à un prix défiant toute concurrence. Et pour cause, elle est en panne. Mais en plus d’être un arnaqueur de génie, le vendeur est aussi un psychopathe.

Notre avis :

Décidément après On The Line voici un autre film coréen sur les arnaques avec cette fois-ci une plongée dans les sites de vente style le Bon Coin. 

Là aussi un cyber thriller moderne et rudement mené et bien flippant avec cette jeune femme emprise avec un tueur psychopathe qui n’aime pas qu’on lui tienne tête.

Le film est monté comme un vrai polar et on se prend d’empathie pour son héroïne qui vit un vrai cauchemar.  Cela fait réfléchir sur certains comportements également. 

Un invité surprise dont on se serait bien passé. 

The Roundup : No Way Out
 

round up

L'histoire :

Sept ans après sa précédente enquête, Ma Seok-Do traque les gangsters et les flics corrompus impliqués dans le trafic d’une drogue de synthèse qui fait des ravages.

Notre avis :

Le plaisir coupable 100% assumé. Un film d'action bourrin et qui ne fait pas dans le détail avec un inspecteur complètement allumé qui tape avant de parler. Cela pourrait bien résumer ce nouveau film de la franchise Roundup avec la force de la nature Ma Dong-Seok qui s'en donne une fois de plus à cœur joie dans cette enquête. 

De la baston, du thriller car oui il y a quand même une trame et pas dénuée d'intérêt au contraire, quelques notes d'humour; un savoureux mélange.

Pour les non initiés un film à voir pour passer un bon moment. Très divertissant. 

La fille de la méteo
 

la fille de la météo

L'histoire :

Keiko Nadachi, une jeune femme indépendante et délurée qui aime se masturber quotidiennement et se meut régulièrement en salto avant et arrière vient remplacer la miss météo. Dès qu’elle remonte sa jupe pour expliquer les hausses de température, l’audimat grimpe également...

Notre avis :

Une comédie érotique culottée bien ancrée dans les délires et extravagances de la tv japonaise qui annonçait déjà des programmes complètement loufoques accessibles plus facilement maintenant via les plateformes vidéo.

C'est drôle, sexy, ca ne se prend jamais au sérieux, une vraie curiosité et on aimerait voir nous aussi des bulletins météo comme ceux là ^^ Quoi qu'à notre époque cela serait diificile. 

Le film totalement innatendu et vraie pépite du Festival. 

Concrete Utopia

concrete utopia

L'histoire :

Les survivants d’un immense tremblement de terre à Séoul s’organisent dans le seul immeuble resté debout. Chaque intrus doit être expulsé, même si au vu du froid glacial à l’extérieur, c’est la mort assurée.

Notre avis :

Le cinéma Coréen est un cinéma riche et s'aventure là où on ne l'attend pas. 

Concrete Utopia est un film catastrophe qui tient plus du thriller et de la vraie tragédie humaine que du film Ultra spectaculaire et du divertissement sans âme . La Corée du Sud se re approprie encore un genre pour notre plus grand plaisir. 

Alors oui ca se ressent sur le rythme assez lent du film, sur un quasi huis clos même si les personnages évoluent dans les ruines, beaux décors au passage. Mais c'est surtout sur les réactions des quelques survivants et les relations entre eux que ce film se concentre et met en exergue avec toujours des trajectoires et des décisions bien différentes. 

L'être humain face à une catastrophe et toutes ses contradictions qui ressortent. 

Subtil, dur, émouvant. 

Comment bien filmer le sexe

comment bien filmer le sexe

L'histoire :

Comment montrer le plaisir du sexe de la façon la plus palpable possible, sans jamais brusquer les actrices et les acteurs ? C’est une question qui ne me quitte pas, et que ces deux films posent avec talent – le premier frontalement, le second en négatif. Ces documentaires nous emmènent sur deux tournages de scènes de sexe qui ne pourraient pas être plus différents. On suit deux réals, l’une est étudiante en cinéma et veut filmer une scène intime de la façon la plus respectueuse possible pour le cast, l’autre est un mec de cinquante ans qui filme du X à la chaîne, tout nu. Ces deux films ont créé en moi un malaise subtil. Mais tant mieux : ça veut dire qu’on nous pose les questions qui dérangent.

DILEMMA OF MODERN SEX SIMULATION

Une équipe d’étudiant.e.s en cinéma se lance dans la réalisation de scènes de sexe. Le film se concentre sur la mission nouvelle que remplit la coordinatrice d’intimité présente sur le tournage. Malgré (ou à cause de ?) ce cadre rigoureux que la coordinatrice installe, des tensions surviennent. Et les actrices dans tout ça ? Et le dialogue?

IL N'Y A PAS DE RAPPORT SEXUEL

Raphaël Siboni, artiste contemporain, a conçu ce film à partir des milliers d’heures de making-of enregistrées par l’acteur, réalisateur et producteur de porno HPG. Se dessine un portrait non pas d’HPG, mais des travailleurs et travailleuses du sexe venu.e.s devant sa caméra. Dans les rushes que Siboni a choisis, les ouvrier.e.s du X s’ennuient, pleurent, s’embrassent soudain... Le consentement des uns est battu en brèche et c’est difficile à voir, l’assertivité et la gouaille des autres, comme celle de la jeune Anna Polina, réjouit et donne de l’espoir.

Notre avis :

Un court-métrage et un film tous les deux intéressants pour aborder le sujet du sexe au cinéma, des coordinateurs d'intimité, du consentement et des images qui sont utilisées. 

Dans le film on vout certes des scènes pornos mais aussi l'envers du décor, les prises, les coupes, que c'est du cinéma en fin de compte et que tout est en général écrit à l'avance, chorégraphié, coupé, refait, triqué par moments. Il y a aussi des scènes très perchées entre acteur et actrice, réalisateur... Des moments parfois drôles, d'autres génants. 

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