Au delà de la dimension historique de cette fameuse bataille de Stalingrad et la confrontation armée rouge/ nazis, Jean-Jacques Annaud nous relate ici un véritable duel, un mano à mano entre deux snipers d'élite.
L'un est russe, l'autre allemand. Ce jeune Russe va tomber au hasard de la guerre, en plein champ de bataille, sur un capitaine du nom de Danilov , directeur d'un mouvement de propagande. Vassili Zaitsev, de son nom , va devant les yeux de Danilov , se débarrasser de 5 gardes avec une précision étonnante. Cette action va bouleverser sa et leurs vies à eux deux. Alors que Staline envoie ses troupes à la mort et fusille même les déserteurs qui refusent d'avancer.

Jean-Jacques Annaud retrace l'horreur des combats, non par des déluges d'hémoglobine , de boyaux , Stalingrad reste moins gore que le fut un certain « Il faut sauver le soldat Ryan » , mais par un fait accablant : ceux qui refusaient d'aller en avant, d'attaquer alors que c'était de la folie pure, étaient purement et simplement fusillés par les leurs. Dès lors un choix douloureux se présentait , choisir entre les balles des nazis et les balles de leur propre camp . 
Danilov émit la proposition devant Kroutchev , fraîchement débarqué , de faire des exemples , non en exécutant les leurs mais en rétablissant la propagande , la presse locale et en faisant surgir de l'ombre des héros . C'est ainsi que Vassili Zaitsev devient le héros de toute une nation, un exemple à suivre et une lueur d'espoir pour les troupes. Les allemands de leur côté ne restent pas insensibles face à cette émergence et déploient un de leurs meilleurs tireurs d'élites ( Ed Harris) pour se le trouver et s'en débarrasser.
C'est ici que commence vraiment le duel mortel , le jeu du chat et de la souris. Là où J.J.A aurait pu tomber dans la facilité et nous montrer une vraie boucherie , on trouve belles scènes de snip, sans que cela ne fasse trop. 
C'est un véritable respect d'autrui , de son ennemi qui s'installe entre ces deux hommes, ces 2 snipers. Alors que l'un perd peu à peu confiance , l'autre est sûr de lui. 
On aurait pu également s'attendre à trouver en la personne de Ed Harris un véritable boucher nazi , mais il n'en est rien , malgré son devoir le sniper reste tout de même humain et entretien des relations particulières ( rien de dégradant , je vous rassure ) avec un jeune garçon russe qui vacille entre les deux camps .

A travers cette guerre J.J.A nous dévoile aussi une histoire d'amour entre Vassili et Tania , jeune russe engagée malgré elle comme interceptrice de messages cryptés allemands. Une touche de bonheur dans un monde de brut , un amour véritable, beau. Point de vue artistique ce film est très réussi , avec des décors très réalistes et remarquables , la place rouge a été complètement reconstruite pour les besoins du tournage. Décors de ruines , de désolation , scène admirables de snip encore rapides , observation ennemi/ennemi , jeu du chat et de la souris, duel d'homme tapis dans l'ombre. Pour finir juste un petit mot pour vous dire que encore une fois concernant le titre du film , la traduction française n'a rien à voir .

Le titre original : Enemy at the Gates à été purement et simplement traduit par Stalingrad. Titre beaucoup moins évocateur que le titre original , puisque ici il est bien question d'un duel entre deux hommes plutôt que la bataille en elle même. Passons.

Encore une œuvre magnifique signée Jean-Jacques Annaud.

A aller voir d'urgence.